Le Code du travail met à la charge de tout employeur une obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés. Il en ressort de ce fait qu’il est tenu de considérer l’ensemble des risques inhérents à leur activité et mettre en œuvre en conséquence les mesures adéquates pour les mettre en sécurité.

Pour les cas des travailleurs dits « isolés », il est tenu par la loi de les équiper chacun d’un dispositif d’alarme pour travailleur isolé (DATI). Le but est de leur permettre de signaler toute situation de détresse afin qu’il puisse être secouru dans les plus brefs délais. Bien sûr, un collaborateur isolé travaille à l’écart de toute assistance dans l’exercice de ses fonctions et n’a aucune possibilité de recours extérieur dans un contexte qui peut s’avérer dangereux. Le DATI leur permet alors de travailler sereinement malgré leur isolement. C’est pour eux l’assurance de bénéficier d’une assistance en cas de besoin. On distingue une multitude de modèles parmi lesquels le dispositif « homme mort » qui est de plus en plus plébiscité par les entreprises.

L’importance de comprendre les risques du travail isolé

Un travailleur est dit isolé dès lors qu’il ne peut compter que sur lui-même et qu’il est hors de portée de toute forme d’assistance dans l’exercice de ses fonctions. La notion d’isolement peut dans ce cas précis être considérée selon différents angles : horaires, organisation, implantation du poste, environnement de travail, etc. Dans l’éventualité où un danger se présenterait (accident, malaise, incivilité, agression…), il risque de ne pas être secouru à temps et efficacement à cause de son isolement ainsi que de son incapacité à signaler sur-le-champ toute situation de détresse. Or, en cas de blessure ou, dans la pire des cas, de décès d’un salarié, la responsabilité pénale de l’employeur est automatiquement mise en cause. Ainsi, pour éviter que tout cela ne se produise, il incombe au chef d’entreprise de garantir à tout prix la sécurité de ses travailleurs isolés.

Le travail isolé concerne une multitude de postes en France, comme le précise PV Sécurité, enseigne spécialisée dans la téléassistance pour les professionnels et marque du groupe Présence Verte :

  • télétravailleurs,
  • livreurs,
  • professionnels hôteliers,
  • transporteurs routiers,
  • personnels de soin à domicile,
  • travailleurs agricoles et forestiers,
  • personnels d’entretien,
  • représentants,
  • commerciaux,
  • professionnels de dépannage,
  • jardiniers-paysagistes…

Dans tous les cas, ces métiers s’avèrent dangereux, tant pour des raisons médicales que psychologiques. Il expose de plus les salariés à des risques d’agressions verbales, physiques et psychologiques. Nous pouvons y ajouter les risques inhérents à l’activité. En ayant connaissance de tous ces dangers, les entreprises peuvent choisir en toute connaissance de cause les mesures adéquates pour les éliminer.

Comment mettre en œuvre un plan de sécurité ?

Après avoir identifié les situations à risque dans le cadre du travail isolé, l’employeur peut procéder à la mise en œuvre des mesures de sécurité adaptées. On note par exemple :

  • la réduction, voire la suppression de la durée ainsi que du nombre des interventions en état d’isolement,
  • l’écartement des missions avec isolement des personnes dépressives, anxieuses ou qui sont atteintes de certaines pathologies de tension artérielle ou cardiaque,
  • la formation des salariés qui sont amenés à travailler en isolement…

Il convient par la suite de procéder au déploiement de la PTI (protection pour travailleurs isolés). Dans le cadre de celle-ci, l’entreprise met à disposition de chacun des travailleurs isolés un DATI qu’elle aura sélectionné en fonction des spécificités de leur métier. Ce dispositif PTI devra être porté en permanence afin que le centre de téléassistance puisse surveiller continuellement son utilisateur. Il est géolocalisé et est relié à un centre de téléassistance géré par une équipe interne à la société ou déléguée à un prestataire spécialisé. Il peut par ailleurs se présenter sous diverses formes afin de répondre à tous les besoins :

  • médaillon,
  • boîtier électronique,
  • montre connectée,
  • talkie-walkie,
  • EPI connecté,
  • application pour smartphone,
  • téléphone GSM,
  • porte-badge,
  • ceinture…

En complément des DATI, l’employeur doit prévoir des rondes régulières de supervision et disposer un suppléant à proximité immédiate. En ce qui concerne les salariés isolés en déplacement, il faut qu’une personne en interne soit informée sur l’endroit de l’intervention, l’heure de retour prévue, le mode de transport… Pour que la mise en place de la PTI se déroule à merveille, il est pertinent de se faire assister par une enseigne spécialisée.

Utilisez le dispositif homme mort

Le dispositif homme mort est un DATI qui embarque des détecteurs d’absence de mouvement et d’inclinaison. Il a de ce fait la capacité d’alerter automatiquement le service de téléassistance, sans que son utilisateur ait à faire quoi que ce soit. Cela se fait à partir du moment où il décèle toute absence de mouvement de l’utilisateur ou une perte de verticalité pendant une période définie. L’alerte définitive est précédée d’une préalarme afin d’éviter les fausses alertes.

Celle-ci est lancée dès la détection du problème et ne s’arrête que si le bénéficiaire la désactive manuellement, ou bien s’il bouge à nouveau ou revient à la verticale. Au cas où la préalarme continuerait de sonner pendant un certain temps sans aucune réaction de l’utilisateur, alors la véritable alerte s’enclenche automatiquement. Dès lors, le centre de téléassistance géolocalise le salarié isolé concerné et fait intervenir sur place un collègue de proximité formé aux premiers secours. Selon la gravité de la situation, il peut par la suite alerter les secours.

L’atout majeur du dispositif homme mort tient au fait qu’il permet aux collaborateurs isolés d’être secourus très rapidement au cas où il perdrait conscience durant leurs heures de travail. Dans une telle situation, ce sont les capteurs d’inclinaison ou d’absence de mouvement du DATI qui alertent la centrale d’écoute à la place du bénéficiaire, ce dernier étant dans l’incapacité d’appuyer sur le bouton SOS dédié. Du côté de l’employeur, ce genre de dispositif lui donne la possibilité d’agir au plus vite si jamais un de ses salariés perd conscience et de le secourir comme il faut. Ainsi, il ne verra pas sa responsabilité pénale engagée.

Un bémol existe cependant : celui-ci réside au niveau de la préalarme intempestive que le DATI lance automatiquement à chaque fois qu’il détecte une immobilité ou une perte de verticalité. Celle-ci peut s’avérer contreproductive. Elle peut par exemple être lancée quand l’utilisateur réalise une tâche en étant allongé ou en position assise pendant une certaine période, ou quand il oublie son DATI sur une table.