L’industrie automobile : un moteur d’emploi à l’échelle mondiale
L’entreprise de production de véhicules, d’équipements, et des services associés (maintenance, logistique, vente) constitue un véritable large gisement d’emplois à l’échelle planétaire. Selon plusieurs sources, le secteur automobile « crée des emplois, des emplois, des emplois ».
Parmi les données repérées :
- En Europe (UE), le rapport de Eurofound indique qu’en Q3 2024, les « éléments cœur » de la filière automobile europénne (fabrication de véhicules, réparation, vente) mobilisaient 6,72 millions de travailleurs.
Ces chiffres illustrent la forte influence de la filière sur le marché de l’emploi manufacturier et des services associés.
Cependant, obtenir un chiffre global précis pour 2025 s’avère plus délicat : les études les plus récentes donnent des estimations ou des projections, mais pas de mesure définitive. On note que l’activité (production, ventes) dans l’automobile mondiale continue de faire face à des vents contraires : incertitudes économiques, transition vers les véhicules électriques, chaînes de valeur remaniées.
Pour donner un ordre de grandeur : si l’on retient la base ~100 millions d’emplois en 2024, on peut raisonnablement envisager qu’en 2025 ce nombre demeure dans cette fourchette élevée, peut-être légèrement inférieur ou stable selon les régions. Une estimation prudente serait donc : ≈ 95 à 100 millions d’emplois à l’échelle mondiale en 2025 pour l’industrie automobile et ses services associés.
De plus, un ratio fréquemment cité : pour chaque emploi direct dans la production automobile, plusieurs emplois indirects ou induits sont générés dans les chaînes de fourniture, les services des véhicules, la logistique.
Combien d’emplois l’industrie automobile génère-t-elle en France ?
Données récentes et périmètre
En France, la filière automobile est souvent conçue en deux grandes composantes : l’amont industriel (constructeurs, équipementiers, fournisseurs) et l’aval des services (vente, réparation, logistique).
Quelques repères :
- Selon le document « Thémas » de la Direction Générale des Entreprises (octobre 2024), la filière automobile française comptait environ 330 000 emplois industriels au sein d’environ 800 entreprises.
- Une étude publiée en juin 2025 indique que depuis 2020 la filière industrielle (constructeurs, équipementiers, etc.) a perdu plus de 38 600 emplois et se situe fin 2024 autour de 335 000 emplois industriels.
- Concernant le volet services (commerce & réparation automobile), l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA) indique que la branche compte 480 000 salariés en 2025 pour environ 140 700 entreprises. anfa-auto.fr
- Dans le commerce et la réparation (secteur plus large), au 30 juin 2025, on recensait 397 684 salariés estimés (apprentis inclus). anfa-auto.fr
Analyse
En combinant les données :
- Industrie (fabrication de véhicules et équipements) : ~330-335 000 emplois en France fin 2024.
- Services associés (vente, entretien, réparation) : ~400-500 000 emplois en 2025.
Cela donne un ordre de grandeur global de ≈ 700 000 à 850 000 emplois dans la filière automobile française (industrie + services) pour 2025.
Il convient toutefois de remarquer : - Le segment industriel est sous pression : baisse d’effectifs, départs, délocalisations, transition vers de nouveaux modèles (électrification, batteries).
- Une étude prévoit encore –75 000 emplois industriels d’ici 2035 en France si rien ne change.
- Le segment des services demeure plus soutenu, tiré par le parc roulant, l’entretien, la réparation, mais aussi par la mutation des compétences.
Résumé : en France, l’industrie automobile reste un contributeur non négligeable à l’emploi mais est en mutation et en contraction dans sa partie industrielle. Le nombre d’emplois générés se situe autour de 0,7 à 0,8 million en 2025, tous sous-secteurs confondus.
Quels sont les emplois les plus demandés dans l’automobile en 2025 ?
La mutation de la filière automobile engendre une demande forte pour certains profils :
- Ingénieurs en motorisation électrique et électronique embarquée.
- Techniciens de maintenance robotique et automation de production.
- Opérateurs spécialisés en production automatisée et contrôle qualité.
- Experts logistique et supply chain pour chaînes globales et relocalisées.
- Data analysts, spécialistes intelligence artificielle appliquée aux véhicules connectés et à la mobilité.
En outre, sur la branche « services automobiles », on observe : - Mécaniciens et techniciens d’entretien, notamment pour les véhicules thermiques ou hybrides (le parc ayant un âge moyen croissant).
- Conseillers en vente mobilité, maintenance rapide, carrosserie-peinture, etc.
Cette évolution reflète la convergence : mobilité traditionnelle, mobilité électrique/hybride, digitalisation. Un besoin croissant de montée en compétences et de formation continue se fait jour dans la filière.
Quels défis pour l’emploi automobile face à la transition écologique ?
La mutation vers des véhicules électriques, hybrides, voire à hydrogène, et la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement posent plusieurs défis pour l’emploi dans l’industrie automobile :
- Réduction de la main-d’œuvre liée aux moteurs thermiques, aux composants traditionnels (échappement, mécanique lourde).
- Requalification nécessaire des salariés vers l’électronique, les batteries, la gestion logicielle, la cybersécurité.
- Relocalisation possible des chaînes de production des batteries et composants critiques, avec pression sur les coûts et la compétitivité.
- Dans l’amont industriel (France notamment), on anticipe une perte nette d’emplois industriels (-75 000 d’ici 2035) malgré des créations dans les métiers de batteries et hydrogène (≈ 19 000 emplois).
- Pour les services, malgré une dynamique positive, la digitalisation (vente en ligne, diagnostic à distance) et l’émergence de nouveaux modèles de mobilité (mobility-as-a-service) pourraient modifier profondément les modalités d’emploi.
L’équation est donc complexe : créer les compétences de demain, faire évoluer les emplois existants, éviter l’« usine à gaz » de reconversion massive, tout en préservant l’attractivité et la compétitivité du secteur automobile dans les pays industriels.
Focus sur les équipementiers et sous-traitants : un écosystème stratégique
La filière automobile ne se limite pas aux grands constructeurs. Les équipementiers, fournisseurs de systèmes, de composants, de plastiques, de métallurgie, ont un rôle central tant pour l’emploi que pour la valeur ajoutée.
En France :
- Le segment « fabrication d’équipements automobiles » a vu ses effectifs salariés industriels baisser de -4,8 % au 1er semestre 2024 dans la région Bourgogne-Franche-Comté.
- Les fournisseurs s’inquiètent : 30 à 50 % de la production française de composants pourrait disparaître d’ici 5 ans, et que 35 000 à 40 000 emplois sont menacés.
Cet écosystème est stratégiquement important pour les territoires (usines d’équipement, centres de R&D, emplois qualifiés), mais reste vulnérable aux pressions sur les coûts, à la compétitivité internationale, et aux transitions technologiques. Une politique industrielle renforcée, visant à maintenir ou relocaliser des activités, peut influencer directement les emplois générés.
Perspectives : quel avenir pour l’emploi automobile d’ici 2030 ?
Regard vers l’avenir :
- Mondialement, la production de véhicules est attendue à plus de 96 millions d’unités en 2030
- En France, comme indiqué, la perte d’emplois industriels pourrait se poursuivre (-75 000 d’ici 2035) mais des créations dans les batteries et hydrogène sont attendues (+19 000 emplois).
- Le volet services devrait rester un phare de création d’emplois, porté par le parc de véhicules existant, la maintenance, et les nouveaux usages.
- Les politiques publiques (ex. plan « France 2030 », soutien à la filière batteries, aides à la transition) jouent un rôle déterminant dans l’orientation de l’emploi.
Vers un nouvel équilibre pour l’emploi automobile
L’industrie automobile génère encore des dizaines de millions d’emplois dans le monde et près d’un million en France (industrie + services) en 2025. Toutefois, la filière se trouve à un tournant : la transition énergétique, la digitalisation, la mondialisation bouleversent les chaînes de valeur et les métiers.
En France, la partie industrielle est en contraction, tandis que les services consolident leur dynamique. Pour les territoires industriels, les salariés et les entreprises, l’enjeu est clair : adapter les compétences, mobiliser la formation, maintenir l’attractivité du secteur.
À vous de réfléchir : dans votre région ou votre entreprise, comment envisagez-vous cette mutation ? Quel type d’emplois souhaitez-vous valoriser ou développer ? L’industrie automobile reste un terrain d’opportunités… à condition de bien anticiper.
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