Comment le prix du gaz évoluera-t-il en 2025 et avec quel impact sur l’industrie ?

Energie

Face aux défis énergétiques et aux tensions géopolitiques, le marché du gaz continue de jouer un rôle crucial dans l'économie européenne. En France, après une année 2023 marquée par la volatilité, la question se pose : à quoi s’attendre en 2025 ? Cette incertitude pèse non seulement sur les ménages, mais aussi sur l’ensemble de l’industrie, qui doit adapter sa stratégie énergétique. Entre nouvelles offres, mécanismes de régulation et transition vers des énergies décarbonées, 2025 s’annonce comme une année charnière.
Gaz dans le monde

Vers un gaz moins cher pour les consommateurs et les industries ?

L’année 2025 pourrait marquer une stabilisation, voire une baisse du prix du gaz, notamment pour les offres de marché. Après la disparition progressive des tarifs réglementés de vente (TRV), les consommateurs ont été redirigés vers des offres de marché plus dynamiques. Certaines entreprises comme Ohm Énergie proposent aujourd’hui des formules compétitives pour les particuliers comme pour les professionnels, avec un gaz moins cher.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte de retour à la normale sur les marchés mondiaux. La baisse de la demande asiatique, le redémarrage progressif des stocks européens et l’essor des importations de GNL, jouent en faveur d’une pression à la baisse sur les prix. Toutefois, cette tendance dépendra fortement des conditions météorologiques et des aléas géopolitiques.

Les facteurs qui influencent le prix du gaz en 2025

Le prix du gaz dépend d’une combinaison de facteurs mondiaux et locaux. D’un côté, les conflits géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, ont bouleversé les flux d’approvisionnement, forçant l’Europe à trouver d’autres fournisseurs. Le gaz russe, autrefois central, a été partiellement remplacé par du GNL en provenance des États-Unis, du Qatar et d’autres pays.

À cela s’ajoute la transition écologique engagée par l’Union européenne. Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), les objectifs de neutralité carbone, et les quotas d’émission impactent indirectement le prix du gaz. En parallèle, le marché du CO₂ reste un levier déterminant dans la tarification énergétique.

Enfin, l’évolution du dollar, devise dans laquelle est fixé le prix du gaz sur les marchés internationaux, reste un élément à surveiller.

Station de gaz

Conséquences pour l’industrie française : entre coûts et adaptation

Le secteur industriel français est l’un des plus concernés par cette évolution tarifaire. Certains pans de l’industrie comme la sidérurgie, la chimie, l’agroalimentaire ou encore la fabrication de matériaux sont particulièrement énergivores. En période de prix élevé, ces entreprises voient leurs coûts exploser, ce qui fragilise leur compétitivité, notamment à l’export.

En revanche, une baisse durable du prix du gaz pourrait redonner de l’air à ces filières. Elle permettrait de maintenir des capacités de production sur le territoire, voire de relocaliser certaines activités. En parallèle, de nombreuses entreprises ont profité de la crise énergétique pour revoir leur modèle : rénovation thermique, audit énergétique, automatisation et hybridation des sources d’énergie.

Comment les entreprises peuvent-elles anticiper ces évolutions ?

Dans ce contexte incertain, la prévoyance est de mise. Les entreprises peuvent s’appuyer sur plusieurs leviers pour sécuriser leurs approvisionnements :

  • Négocier des contrats à prix fixe sur plusieurs mois pour lisser les coûts.
  • Améliorer leur efficacité énergétique à travers des investissements dans des équipements moins énergivores.
  • Diversifier leurs sources, en combinant gaz, électricité et solutions renouvelables comme la biomasse ou le biogaz.

Pour accompagner cette transition, des dispositifs comme le guichet d’aide aux entreprises mis en place par l’État, ou encore le programme « Industrie Zéro Fossile » de l’ADEME, peuvent servir de tremplins. Plus globalement, des organismes comme l’Agence Internationale de l’Énergie permettent de suivre les grandes tendances du marché mondial.

Une évolution durable ou conjoncturelle ?

Si les perspectives 2025 semblent rassurantes à court terme, la question reste ouverte quant à la pérennité de cette baisse des prix. Plusieurs scénarios sont possibles. D’un côté, le développement des infrastructures GNL et les politiques de sobriété énergétique peuvent stabiliser le marché. De l’autre, toute nouvelle crise géopolitique ou rupture logistique pourrait provoquer un nouveau choc tarifaire.

À plus long terme, le gaz est appelé à jouer un rôle transitoire dans le mix énergétique français, avant de céder sa place à des énergies plus durables. Le développement de l’hydrogène vert, de la méthanisation ou des pompes à chaleur industrielles pourrait accélérer ce basculement.

Vers une ère nouvelle pour le gaz industriel ?

Le prix du gaz en 2025 ne sera pas simplement une donnée économique : ce sera un indicateur de la capacité des États et des entreprises à anticiper les mutations énergétiques. Pour l’industrie, il s’agira d’un marqueur stratégique influençant les choix d’investissement, d’innovation et de localisation.

Entre opportunités et vigilance, les acteurs doivent dès maintenant s’équiper des bons outils pour traverser cette phase de transition. Le gaz reste une énergie clé, mais son avenir dépendra autant des décisions politiques que des efforts d’adaptation du tissu industriel.

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