Le coton
Fruit du cotonnier « véritable », le coton est aujourd’hui la première fibre textile consommée dans le monde. Mais derrière ces petites boules duveteuses se cache pourtant une réalité contrastée. Enquête sur cet « or blanc » tant convoité.
La culture du coton
De la germination à la récolte, le coton suit un cycle de vie bien rôdé :
- la phase de croissance : la graine initiale se métamorphose en une superbe fleur jaune-orange, puis rose ;
- la phase de séchage : la fleur se mue en une capsule oblongue et rigide ;
- la phase d’éclosion : la capsule s’ouvre et libère entre 20 et 40 graines, entourées d’une houppe de fibres de coton blanches.
Toutes ces étapes requièrent des conditions climatiques propres. Pendant la période de croissance, le coton exige une quantité d’eau impressionnante : au moins 120 jours de pluies abondantes ! En revanche, il a besoin d’un temps sec et chaud lors de la maturation des graines. Le coton aime donc particulièrement les climats tropicaux ou subtropicaux. Toutefois, la pluie ne suffit pas toujours à étancher sa soif : une irrigation complémentaire demeure nécessaire en deçà de 700 mm de précipitations annuelles.
Parmi les leaders de la production mondiale : la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Brésil, le Pakistan, l’Ouzbékistan et l’Afrique subsaharienne. Si la culture du coton est essentiellement manuelle dans les pays en développement, elle est très mécanisée sur le continent américain.
Les caractéristiques du coton
Très prisé pour son faible coût, le coton dispose de bien d’autres avantages. Léger, respirant, doux : il est avant tout synonyme de confort. Non irritant au contact des muqueuses, il est une fibre de choix pour les sous-vêtements. Hypoallergénique, il convient parfaitement aux peaux sensibles et aux nourrissons. Le coton est une matière première facilement personnalisable. Teinture, impression de motifs, empesage : il autorise de nombreuses fantaisies. Il reste également facile d’entretien : il supporte tant un lavage à haute température qu’un nettoyage à sec, et peut être repassé sans problème.
Plus insolite : le coton pourrait envahir le champ de la médecine. Il renfermerait une molécule permettant de traiter l’ostéoporose – selon une étude publiée dans le Journal of American Chemical Society en 2009.
Les tissus à base de coton
Voici quelques tissus de coton couramment rencontrés :
- le percale : formé de coton pur ou d’un mélange polyester-coton, il est très convoité en literie pour son toucher soyeux,
- le pilou : employé pour la confection de pyjamas, il est plutôt pelucheux,
- le calicot : plus grossier et peu onéreux, il est parfait pour concevoir des rideaux ou des sacs à pain robustes.
L’impact environnemental du coton
La culture du coton conventionnel n’est pourtant pas sans conséquence. Tout d’abord, elle pose le problème de la pollution des sols. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le coton s’octroie au moins 10 % des pesticides mondiaux. L’explication mathématique est toute trouvée : 1 kg de produits phytosanitaires pour traiter un hectare de cotonniers. Des chiffres inquiétants, tant pour la contamination des nappes phréatiques que pour la santé des petits paysans qui travaillent souvent sans protection.
Ensuite, le coton est si gourmand en eau qu’il épuise les ressources naturelles. L’organisation WWF estime que la culture et la transformation de 1 kg de coton nécessitent 20 000 litres d eau ! Une irrigation massive qui explique en partie l’assèchement catastrophique de la mer d’Aral, le plus grand lac du monde dans les années 1960.
Ultime point noir : l’apparition de cotonniers OGM lancés par Monsanto, capables de produire leur propre insecticide. Résultat ? Une augmentation du rendement au détriment de la qualité. Un constat qui a notamment conduit le Burkina Faso à délaisser ces types de semences en 2016.