Le caoutchouc
Un nom quelque peu étrange et pourtant si familier. Dans notre vie quotidienne, dans nos activités de loisirs, nos moyens de transport et nos hôpitaux, le caoutchouc est partout. Mais que savez-vous vraiment sur cette matière omniprésente et irremplaçable ? Quelle est la différence entre caoutchouc naturel et caoutchouc synthétique ? Comment est-il recyclé ? Voici quelques réponses à vos questions.
Le caoutchouc naturel : une ressource végétale utilisée depuis plus de 5000 ans
Lorsqu’on l’on pense caoutchouc, on pense souvent matière synthétique à base de pétrole. En réalité, il trouve son origine dans la sève d’un arbre : l’hévéa. Son utilisation remonte à 3000 av. J-C. Les peuples d’Amérique du Sud s’en servaient pour fabriquer des balles rebondissantes.
La sève se récolte avec un procédé très simple : la saignée. Ce qui revient à faire une incision dans l’écorce et laisser s’écouler un liquide blanchâtre, le latex. Ce matériau commence à susciter l’intérêt des Occidentaux au moment de la révolution industrielle. Le caoutchouc devient une matière première très prisée pour la fabrication des machines et surtout par l’industrie automobile, en plein essor à l’époque.
Seulement, petit problème : le latex liquide pur, devient collant au soleil, fond au contact de la chaleur, devient cassant à basse température et durcit au contact de l’air. Pas très pratique pour fabriquer en masse des pneus de voiture ! Avec la découverte de la vulcanisation (ajout de soufre à la matière première) le problème est résolu. On obtient alors une substance élastique, souple, résistante et modelable à l’infini.
Mais, être tributaire de la production plus ou moins aléatoire, d’une matière première récoltée à l’autre bout du monde, cela pose des problèmes. Ce fut particulièrement le cas durant la Première Guerre mondiale. Le latex n’étant plus acheminé correctement, il a fallu trouver une alternative.
Le caoutchouc synthétique : une solution plus résistante
En 1909 le chimiste allemand Fritz Hoffmann trouve un moyen de reproduire chimiquement une matière proche du caoutchouc naturel. C’est le début de l’histoire du caoutchouc synthétique.
Polymère dérivé du pétrole, il est moins souple, mais toutefois, plus résistant que le caoutchouc naturel. Il est très apprécié par les industries (notamment automobiles) pour ses propriétés isolantes et sa très grande résistance au déchirement, aux huiles, à la chaleur ainsi qu’à la lumière.
Aujourd’hui, on utilise le caoutchouc synthétique pur ou comme substitut pour optimiser les performances du caoutchouc naturel.
Un matériau aux caractéristiques et usages multiples
Le caoutchouc doit son succès à des propriétés uniques qu’il est difficile de retrouver dans d’autre matériau. Élastique, il peut s’étirer (jusqu’à 10 fois sa taille) sans se déformer et conserver cette propriété jusqu’à une température de -50°C.
On l’utilisera alors pour les joints de portes, les flexibles, les joints de portière automobile, les bracelets caoutchouc pour l’évenementiel etc. Isolant et étanche, il est imperméable à l’air, l’eau, gaz et également au bruit. On le retrouve dans les pneumatiques, revêtements de toitures, joints en silicone, etc…
Il amortit également les chocs et atténue les vibrations. Ces performances intéressent particulièrement l’industrie automobile, ferroviaire, aéronautique et même aérospatiale.

Son recyclage
En Europe, depuis 2003, les producteurs de caoutchouc et les industries sont responsables de la collecte et de la valorisation de leurs déchets. Le caoutchouc, du fait de sa composition, s’avère très difficile à recycler. Il existe pourtant deux techniques pour optimiser la gestion des déchets du caoutchouc.
La première, la « dévulcanisation », est un procédé sans additif chimique. Il qui consiste à rompre les liaisons de soufre dans la matière. Le produit obtenu à l’issue du processus est utilisé en complément de la matière première. Mais il est impossible de rendre au caoutchouc ses propriétés initiales. La seconde passe par le broyage du caoutchouc en fines particules. La poudre obtenue est alors utilisée comme combustible pour alimenter les fours des industries. Broyé plus grossièrement, il sert de revêtement pour les aires de jeux, les terrains de sport ou encore les centres équestres.
Aujourd’hui 75% de la production de caoutchouc naturel et 60% de la production du caoutchouc synthétique sont destinés à la production de pneumatique. Indispensable à notre mode de vie moderne, le caoutchouc pose toutefois un vrai problème environnemental.