Industrie pharmaceutique

Le secteur de l’industrie pharmaceutique regroupe des activités de recherche, fabrication et commercialisation de médicaments, destinés à la médecine humaine ou animale. C’est un secteur économique majeur au niveau mondial qui regroupe les laboratoires pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologie.  C’est au XIXème siècle qu’en Europe et en Amérique du nord, des pharmacies sont devenues des entreprises pharmaceutiques à part entière.  En France, en 1803, la loi Germinal, fondatrice de la pharmacie moderne, définit le cadre légal de son activité. Le premier conflit mondial mettra en exergue la nécessité pour l’industrie française de se lancer dans la recherche et le développement en matière de médicaments et la loi de 1941 créera officiellement un visa pour mettre les produits sur le marché. 

Aujourd’hui, en France, le secteur regroupe plus de 300 entreprises, dont certaines, comme SANOFI, font partie des leaders mondiaux, aux côtés du laboratoire allemand BAYER, du suisse Novartis, leader mondial, ou de l’Américain Pfizer. 

L’industrie pharmaceutique est confrontée à de nombreux défis :

  • découvrir de nouveaux médicaments pour faire face à de nouvelles maladies qu’il faut parvenir à comprendre et connaître
  • produire des médicaments accessibles au plus grand nombre
  • obtenir des autorisations de mise sur le marché dans un cadre de plus en plus contraignant du fait de potentiels effets secondaires des médicaments mal maîtrisés
  • prendre le virage des biotechnologies, incontournables dans la recherche de nouvelles molécules et qui remettent en question le modèle traditionnel des laboratoires pharmaceutiques

Où en est l’industrie pharmaceutique française ?

Dans ce contexte, l’industrie du médicament française, parfois louée, parfois vilipendée, présente un bilan contrasté. On pointe souvent à tort le sous-investissement des laboratoires dans la recherche et le développement, alors qu’ils y consacrent plus de 10% de leur chiffre d’affaires, ce qui est nettement plus que l’aérospatiale ou l’automobile notamment. En revanche, en termes de nouveaux médicaments mis sur le marché, la France est en recul ces dernières années.

Sur l’année 2017, l’agence européenne a autorisé 91 mises sur le marché, et seuls 6 nouveaux médicaments sont produits en France. Et si, dans l’absolu, notre pays reste un important fabricant de médicaments, puisque nous sommes le quatrième producteur européen, nous étions le premier entre 1995 et 2008.

Au niveau mondial, la part de la France dans le marché du médicament était de plus de 5% il y a une quinzaine d’années, elle est estimée aujourd’hui à environ 3,5%.

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Les raisons du déclin, les ressorts possibles, les motifs d’espoir

Cette érosion de l’industrie pharmaceutique tient, selon l’avis général, de la perte d’attractivité de la France. En dépit de dispositifs tels le crédit impôt recherche (CIR) ou crédit impôt compétitivité emploi (CICE), la pression fiscale sur les groupes pharmaceutiques reste plus forte qu’ailleurs en Europe.

Cependant, la pression s’abaisse depuis 2018, ce qui peut laisser espérer un basculement de tendance et éviter que la recherche et le développement soient transférés dans des pays jugés plus attractifs. Cela nécessite un besoin d’investissement plus fort pour financer le coût croissant des essais cliniques, augmenter le nombre de brevets déposés pour protéger les innovations scientifiques et la propriété intellectuelle,  progresser dans la bioproduction, segment sur lequel la France a pris du retard.

Toutefois, ce secteur clé de l’expansion du marché du médicament commence à se structurer et la France dispose de capacités importantes dans la production de vaccins ou de produits dérivés du sang, les formations françaises en biotechnologies sont reconnues au niveau international, tout comme la reconversion des industries chimiques vers le vivant. Par ailleurs, le secteur est en pleine restructuration de sa supply chain. Concrètement, la logistique, de l’approvisionnement en matières premières à la production de médicaments jusqu’à la distribution finale repose sur de nombreux intermédiaires et est très éclatée géographiquement, ce qui génère des coûts et délais importants à chaque étape. L’objectif est de concentrer au maximum les activités pour réduire les coûts et gagner en réactivité pour une meilleure adéquation entre l’offre et la demande. Ce mouvement, pour peu qu’il soit encouragé, ouvre de nouvelles perspectives au secteur. 

Industrie pharmaceutique et écologie 

Autre point fondamental aujourd’hui, l’impact écologique du secteur pharmaceutique sur l’environnement et le besoin d’adopter de nouvelles pratiques responsables. Un constat accablant a démontré il y a quelques mois que l’industrie pharmaceutique produisait davantage de gaz à effets de serre que l’industrie automobile.

La prise de conscience est toutefois réelle. Des investissements importants ont été engagés pour concevoir des infrastructures qui traitent l’eau qu’elles utilisent, les chaînes d’approvisionnement sont restructurées, un gros travail a été entrepris sur la production d’emballages recyclables et la valorisation de produits en fin de vie et déchets via la mise en place de programmes d’économie circulaire.

Cette dynamique doit se concrétiser par une réduction drastique des émissions de gaz à effets de serre et inscrire l’industrie pharmaceutique dans une démarche de développement durable. .